Brigitte Baudere

Brigitte Baudère collecte et donne une nouvelle vie aux papiers peints anciens.
Ces pans et strates de décors, ont des couleurs, des nuances, des façons bien à eux de dire le jaune, le bleu ou le vert, le rouge et le noir, le brun et le gris…Ils empruntent notre imaginaire pour, dans leur cadre, nous surprendre, nous faire rêver, sourire ou nous inquiéter.
Il y a une magie de la transformation qui détourne les codes.
Depuis les maisons où l’artiste a sauvé parmi les gravats, décollés du bois ou du plâtre, ces témoins des siècles de la vie d’une chambre, d’un salon, d’une cuisine, nous parvienne des mots enfouis, arrachés.
Ils acceptent le change, se plient aux gestes qui les agence, leur fait retrouver une autre vie, qui nous étonne et qui les étonne eux aussi.
Frob

Frob est un promeneur. De ceux qui arpentent le paysage, seul, attentif, pour y trouver des liens innés. Il fait trace de ces déambulations dans un graphisme foisonnant. Si son travail fait penser instinctivement aux grapheurs New-Yorkais des années 80 (Haring, Basquiat, Schardf), c’est peut être plus du côté de Richard Long et de ses allers et retours incessants qu’il faut chercher un héritage. 
Ces contours noirs se font organiques, arachnéens et nous offrent à voir un paysage reconstitué, riche et hypnotique. Frob est un insomniaque. De ces heures noires à explorer les pourquois, inlassablement, obsessionnellement, il défait les entraves. Son dessin se fait rhizome, souterrain, liant chacun à chaque chose. Il nous offre une réponse, cartographie un parce que aux rapports que lui seul peut voir. Les lieux, les gens, les émotions et leurs couleurs sont réunis en un plan unique, rassurant. Frob est un passionné. 
Son travail évolue au fil des recherches, son utilisation de la couleur se fait plus libre, et ses œuvres récentes gagnent en matière, en épaisseur. 
Pauline Deville.

Irène Morgadinho

« Le dessin et la gravure ont jalonné mon parcours de ces dernières années avec une place grandissante donnée à « La Couleur » proprement dite, notamment à travers mes recherches d’encrage et d’impression.
L’empreinte et le monotype ont débordé le cadre de ma presse pour s’incarner sur des supports plus vastes, comme les grandes feuilles de papier de Chine qui absorbent et « transmutent » si bien les encres et leurs chatoyantes couleurs... »
Née en France en 1968, Irène Morgadinho grandit entre deux cultures, française et portugaise.
Suit des études supérieures à Rouen (diplôme de Sup de Co Rouen), parallèlement à une formation d’art dramatique (diplôme du Cours Florent) et d’arts plastiques (cours du soir des Beaux Arts de Rouen). Vit et travaille en Creuse depuis 2006.

Martine Prunier
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Au moment de la retraite, ne sachant pas dessiner et ayant un intérêt pour l'image, pour ce qui est montré et regardé, je me suis inscrite au club photo de Guéret.
J'avais tout à apprendre : les règles de bases, l'acceptation de la critique constructive ainsi que la diversité incroyable du monde de la photographie.
Figer la réalité, figer ma perception concrète des objets, de mon environnement ne m'ont intéressée qu'un temps.
Assez vite,j'ai préféré saisir ce qui frappe, ce qui heurte mon regard, ce qui percute, perturbe ma perception : Graphismes inattendus, dessins particuliers de l'ombre et la lumières, éclats de soleil sur le verre, reflets, anciennes ambiances magnifiées par le  temps.
Pour saisir tout cela je me suis essayée au noir et blanc, puis à des techniques plus abstraites comme le flou.
J'aime, également exprimer la douce poésie du moment. C'est ce que j'ai tenté de faire en montrant ces images où l'intimité de mes intérieurs se révèle. Les prises de vues en couleur retiennent ma préférence.
Le post-traitement des images par des logiciels assiste ma créativité et je m'en amuse. Encore une fois,  mon but n'est pas de montrer la réalité perceptible par le plus grand nombre d'entre nous mais de partager ma façon de voir le monde avec autrui et de recevoir la sienne. Dans cette démarche, il m'est rapidement apparu qu'une seule image ne valait pas par elle-même mais trouvait son sens dans une série. C'est pourquoi une prise de vue déclenche, chez-moi, le désir de me mettre en recherche d'un thème à illustrer.
Pour finir ce rapide portrait je vous parlerai du papier imprimé.
J'aime les papiers,ses différentes textures. L'utilisation, je dirais même l'affectation de chacun d'eux peut changer le ressenti qui émane d'une photo. C'est pourquoi le support est si important dans la réalisation de cette série photographique.
Un mot pour l'artisan/artiste imprimeur : Vincent Hirault, Labo 23 La Saunière.
Par ses conseils et son savoir faire il participe à l'esthétisme de ces images en proposant un large choix de papier qui leur confère une ambiance particulière.
Vincent est, ainsi, entièrement partie prenante dans l'élaboration de ces objets-photo.
Patrick Bravin

"Ecrire avec la lumière". C'est ce que je m'efforce de faire à travers mon activité de photographe, en soulignant les textures, les ambiances, les émotions, que ce soit dans mes travaux multiformes aussi bien personnels que ceux réalisés pour mes clients.
Pierre Passani

Après avoir été influencé dans les années 1970 à 1985 par la peinture psychédélique américaine, l'action painting, l'expressionisme abstrait, l'abstraction lyrique, l'école de Paris, il revient à un travail plus "classique" et s'intéresse plus particulièrement à la peinture européenne allant du XVII° siècle au XIX° siècle. Son travail se nourrit parfois des grands textes littéraires et de la mythologie, dont il propose une vision contemporaine et très personnelle.

Mais la base de sa peinture est l'improvisation, le surgissement des formes dans l'acte de peindre : mise en état d'aventure, recherche de la "surprise de conscience". C'est dans l'étrangeté des rencontres, des apparitions, des formes, des colorations, que l'oeuvre se construit. "Rien n'est jamais synchrone : tout ce qui est vécu n'est jamais transcrit dans l'immédiat, mais resurgit parfois sans même qu'on s'y attende".

Parallèlement à son travail d'huile sur toile ou sur papier, Pierre Passani poursuit, depuis 1991, un travail sur le noir comme absence de lumière pour aller vers la lumière. Il s'agit d'une série de petits carrés de 13 cm par 13 cm, très en rapport avec la phrase d'Henri Michaux : "Le noir est ma boule de cristal, du noir seul je vois de la vie sortir." En 1997, il aborde le travail dans l'espace et réalise une première installation, "Intervalle", mise en scène poétique de l'effacement et de la mémoire. Elle sera suivie de "Pédiluve de l'âme", conçue à partir d'une phrase d'Alexandre Vialatte, à mi chemin entre sermon de Bossuet et catalogue des Arts Ménagers. Puis viendra "Hommage à Henri Michaux, travail sur le portrait et son double".
La peinture demeure cependant le mode d'expression privilégié de Pierre Passani.

Véronique Pastor

« … Oeuvrant singulièrement des notions comme le paysage ou l’intime, soutenant la représentation des passages essentiels à la vie, l’univers poétique de Véronique Pastor se présente à nouveau dans la maîtrise croissante d’un raffinement pictural dédié au songe individuel autant qu’à la vision collective de nos origines distanciées et de nos déplacements fondamentaux.

Le post-expressionnisme de ses créations s’y affirme encore avec l’élégance d’une recherche sans concession à la certitude ni affèterie envers les convenances et ainsi décidé toujours au risque de l’expérience sur divers supports, autant surprenants d’adéquation à ses intentions que dorénavant abordés par une solide identité stylistique. « Quand Nous Nous Serons Tus… » est donc une exposition qui permet à la fois de restituer la quintessence d’un parcours professionnel en perpétuelle évolution dans l’affirmation constante d’un propos humaniste mesuré et de découvrir sereinement les avancées d’une exploration sincère des mystères de celui-ci.

Quête de sens qu’accompagnent un souci de dignité morale autant qu’un appel à l’humilité existentielle, une vingtaine de pièces emblématiques de la personnalité de l’artiste coexistent en murmures discrets, toutes traversées d’une incontestable nécessité intérieure entre ombre et lumière : l’atmosphère que créé l’art de Véronique Pastor se retrouve en chacune propice à ce recueillement responsable de fin d’année dont nous avons tant besoin désormais pour en conscience ne pas désespérer.
« Quand Nous Nous Serons Tus… » est ainsi un moment privilégié pour attentivement considérer l’horizon d’une pause spirituelle salutaire et l' ouverture possible à l’ « exhumation charitable de nos oublis » qu’annoncent trois nouvelles oeuvres de l’artiste, constitutives déjà de cet accrochage ; car cette exposition est le premier volet d’un temps de découverte artistique qui se prolongera en effet dès le début de l’année à venir par la mise en place de la totalité d’un conséquent ensemble d’oeuvres récentes de même format et technique… »                                                                                         
Jérôme Mathias Belcritique d’art / 2020

Nuax OV

"La nouvelle recherche dans la technique de monotype dynamique que j'expérimente en 2024 me donne un champ de liberté beaucoup plus étendu qu'auparavant, il s'en dégage cependant trois axes picturaux récurrents : « mes Gueules » une recherche un temps laissée en jachère puis qui ressurgit maintenant, « la forêt, les arbres, les végétaux » une autre direction qui a toujours jalonné mon travail, puis un tout nouvel axe se dessine : N.O.I.S.E. (Nuax Ov's Introspective Spectroscopic Exploration) qui surgit comme une matérialisation corpusculaire des champs ondulatoires vibrant autour de mon imaginaire,
et la lumière devient couleurs !"
Felletin, avril 2024

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